THÈMES 22 - PROGRAM SAMPLER
Section I: Multiple Choice 18 Interpretive Communication: Print Texts Auto-graded Part A Print Texts SECTION I, PART A © by Vista Higher Learning, Inc. All rights reserved. 6 Thème du cours: La famille et la communauté Contexte: L’amour et l’amitié Aucassin et Nicolette est une histoire médiévale qui remonte au 12e ou 13e siècle. Cette histoire anonyme représente un exemple d’un chantefable , c’est-à-dire, une histoire chantée. Aucassin et Nicolette CHANT. Qui veut écouter aujourd’hui Les vers qu’un captif misérable A faits pour charmer son ennui? C’est l’histoire très mémorable De deux enfants, couple charmant, D’Aucassin et de Nicolette. Vous y verrez quel gros tourment Au jouvenceau, son cher amant. Causa l’amour de la fillette. Doux est le chant, beaux sont les vers, Et le récit du vieux poète, Savant, instructif et divers. N’a rien qui ne soit fort honnête. Nul n’est si dolent, si marri. De si grand mal endolori, Si navré de tristesse noire, Que, s’il veut ouïr cette histoire, Il n’en soit aussitôt guéri, Tant elle est douce. RÉCIT. Le comte Bougars de Valence faisait au comte Garin de Beaucaire une guerre si grande, si terrible et si mortelle qu’il ne passait pas un seul jour sans se présenter aux portes, aux murs et aux barrières de la ville avec cent chevaliers et dix mille sergents à pied et à cheval. Il lui brûlait sa terre, lui ruinait son pays et lui tuait ses hommes. Le comte Garin de Beaucaire était vieux et faible; il avait fait son temps. Il n’avait aucun héritier, ni fils ni fille, si ce n’est un jeune garçon qui était tel que je vais vous le dire. Le damoiseau s’appelait Aucassin. Il était beau, gentil et grand, bien en jambes et en pieds, bien aussi de corps et de bras. Il avait les cheveux blonds et frisés en petites boucles, les yeux vairs et riants, le visage clair et délicat, le nez haut et bien planté. Et il était si bien doué de toutes bonnes qualités qu’il n’y en avait en lui de mauvaise: mais il était si rudement féru d’amour, qui tout vainc, qu’il ne voulait ni être chevalier, ni prendre les armes, ni aller aux tournois, ni rien faire de ce qu’il devait. Son père et sa mère lui disaient: —Fils, prends tes armes, monte à cheval, défends ta terre et viens en aide à tes hommes. S’ils te voient parmi eux, ils défendront mieux leurs corps et leurs biens, ta terre et la mienne. —Père, fait Aucassin, que dites-vous là? Dieu ne m’accorde jamais rien de ce que je lui demande, si je deviens chevalier, monte à cheval et vais à la bataille où je pourrai frapper ou être frappé, avant que vous m’ayez donné Nicolette, ma douce amie, que tant j’aime. —Fils, dit le père, cela ne se peut. Laisse là Nicolette. C’est une captive qui fut amenée d’une terre étrangère. Le vicomte de cette ville l’acheta des Sarrasins et l’amena ici. Il l’a tenue sur les fonts, baptisée et faite sa filleule; il lui donnera un de ces jours un bachelier qui lui gagnera honorablement son pain. Tu n’as que faire d’elle; et, si tu veux prendre femme, je te donnerai la fille d’un roi ou d’un comte. Il n’y a si grand seigneur en France qui ne te donne sa fille, si tu la veux. —Ma foi, père, fait Aucassin, y a-t-il aujourd’hui en ce monde si haut rang que, si Ligne 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65
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