THÈMES 22 - PROGRAM SAMPLER
Section I: Multiple Choice 11 Interpretive Communication: Print Texts Auto-graded Part A Print Texts SECTION I, PART A © by Vista Higher Learning, Inc. All rights reserved. 3 Thème du cours: La famille et la communauté Contexte: La famille Source numéro 1 Cet article, publié dans l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, examine les attitudes des jeunes marocains face au mariage et les changements sociologiques apparus ces dernières années. Maroc: jeunes et célibataires… par défaut par Youssef Aït Akdim Dans une société qui s’individualise, on convole en justes noces de plus en plus tardivement. Et en attendant d’avoir les moyens de fonder une famille, garçons et filles bricolent leur sexualité. «À Casablanca, il est plus facile de trouver des souliers de luxe qu’un mari acceptable», s’agace Ghita dans un battement de cils. Elle nous a donné rendez-vous dans une des rues commerçantes du Maarif, où elle a ses habitudes de serial-shoppeuse. Cadre supérieur dans une société immobilière, elle s’affiche en célibataire endurcie. «J’ai 29 ans, je gagne bien ma vie et je vis encore chez mes parents. Si un mec veut m’épouser, il a intérêt à présenter de solides arguments.» Il y a bien eu des petits copains, mais la pression commence à se faire sentir. «Mon père est plutôt cool, c’est ma mère qui s’inquiète», soupire Ghita. Comme elle, de nombreuses jeunes femmes assument leur célibat. Fini le temps où il fallait se marier jeune, avoir des enfants et se ranger. Plus généralement, le célibat n’est plus cette transition rapide entre l’enfance et l’entrée dans la vie adulte, puisqu’il s’allonge. D’après les statistiques compilées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’âge moyen du premier mariage est de plus en plus tardif: 31,4 ans pour les hommes, 26,6 ans pour les femmes. Pour ces dernières, cet âge s’établissait, en moyenne, à 17,5 ans en 1960. «Si les filles de la bourgeoisie peuvent faire la fine bouche, la réalité est tout autre dans le reste de la population», nuance Abdessamad Dialmy, sociologue, pour qui le célibat est généralement forcé, notamment pour des raisons matérielles. «De plus en plus de jeunes attendent de terminer leurs études, de décrocher un emploi stable et d’avoir un logement avant d’envisager le mariage», explique le sociologue. Car le mariage reste un important marqueur de conformisme social. Si 44,1% des jeunes âgés de 18 à 24 ans déclarent penser au mariage, selon l’enquête nationale sur les jeunes (HCP, 2011), la proportion de femmes est plus élevée (57,6%) que celle des hommes (34,1%). Pour les jeunes hommes, les raisons avancées pour souhaiter le mariage sont la stabilité et la constitution d’une famille (62,3%), et le devoir religieux (34,1%). «Toutes les filles que j’ai connues étaient d’accord pour s’amuser mais pas pour s’engager sérieusement», témoigne Nabil, 24 ans. Cet étudiant en première année de master n’envisage pas de se marier dans l’immédiat. Lamia, 28 ans, fiancée depuis trois ans, dit «Le plus important est de savoir ce qu’on veut. De même que les garçons ne viennent pas au mariage sans expérience, les filles aussi ont le droit de rencontrer des garçons.» La revendication d’un libre choix du partenaire semble donc partagée par les deux sexes. «Mais il y a des limites que toutes les filles connaissent», s’empresse d’ajouter Lamia, qui rougit quand on lui demande lesquelles. Ligne 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55
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